C’est un réveil en fragments, entre dialogues intérieurs et contradictions. J’utopise, imagine et raconte de nouvelles histoires, en passant par les sentiers obligés de ce qui se déroule réellement, entre moi et ces personnes-cheval, chienne, jument. Baladeuse dans les concepts de l’animalité, re- voyant sans cesse les rapports de domination et de domestication, j’essaie de réajuster, de décortiquer intimement et avec soin nos relations. Suite à la découverte de l’écoféminisme (sans m’en revendiquer), mon regard s’est mis à changer. L’héritage de la société dans laquelle je vis se dérobe à présent. De plus en plus, je reconnais en ces chevaux-juments ces chien·ne·s avec lesquels j’ai vécu, des émotions et des situations qui me sont familières en tant que femme. La main et le toucher ont provoqué l’effacement et laissé des traces. Ces recherches se manifestent par l’installation, la vidéo animée, la sculpture, la céramique, le son. Les films d’animation sont faits de dessins assemblés ; de leurs différences et décalages naît le mouvement. Ils sont faits avec ce que j’ai à ma portée : des bouts de papiers déchirés, des fonds de fusains, des éléments éparpillés.
© Couverture, 2024, feutrage à base de poils de chevaux et de juments, corde de coco, céramique, 210 x 80 cm, Julien Durrenmath
© Aïka, 2024, métal, soudure, 120 x 100 m, Julien Durrenmath
© Wo-mare, 2023, céramique, Julien Durrenmath