La figure comme berceau. Puis viennent les ravages du temps avec tout ce qu’il contient de vivant et de mort. Entre réalité et fiction, où le paysage se fait corps et le vieillissement chrysalide, nous racontons des histoires sordides, absurdes, baroques ou fantasques. C’est sensuel et grotesque, bruyant et immobile. Nous le nommons Hypogée. Hypogée est par définition un lieu de sépulture. Pour nous, il est un inter-espace propice aux transformations et aux renouvellements, donc à la vie. Cette vision renversée représente à nos yeux une étrangeté, une grotte où l’on renoue avec la terre. Par la fusion de nos corps et pratiques, s’invente alors un artiste à quatre mains, mi-humain, mi-cafard. Cet être kafkaïen hybride des morceaux de corps. Il est la chimère que nous constituons, errant dans un climat d’absurdité. Nous jouons des apparitions et des effacements toujours entre la masse et le vide. Une dyade s’opère entre carcasse et flottement. Pour la biennale nous créons des créatures, mi-ectoplasmes mi-peluches, étranges et sans pudeur.