Entre l’Ardèche et la Drôme où j’ai grandi, je cultive un amour sincère pour les vivants comme pour les morts. Mon interprétation n’a rien d’une fascination morbide ; elle cherche à comprendre les liens que les vivants tissent avec leurs défunts, et la manière dont ils entretiennent leur mémoire. Bien que mon travail ait une dimension cathartique, il s’ancre dans l’observation des gestes et des rituels des vivants : avant, pendant et après la perte, dans leur manière de faire souvenir et de rester connectés à ces amours disparus.
Je m’intéresse particulièrement à ceux qui restent. À travers cette réflexion, je repense notre relation à la mort et à la commémoration, en explorant de nouvelles façons d’accompagner les vivants dans leur deuil. Dans ces moments, les mots manquent, les expériences restent et sont parfois traumatisantes. Je m’interroge alors sur ma place et sur celle de mes créations, afin d’apporter un geste et de proposer une autre manière de donner du sens au rituel funéraire et au dernier adieu.
Contre vents et marées, 2025, Perles, colle vinylique, vernis sur organza, 1500 x 3000 cm
Lacrymatoires, 2023, Verre soufflé au chalumeau (technique employée pour la verrerie scientifique)