La peinture de Louise Belin se construit en regard de l’image numérique et de ses modes d’existence.
Derrière la surproduction et la surconsommation d’images, il y a la réalité du vide et ce qu’elle-même nomme : les ruines du virtuel, ces images fatiguées par le voyage numérique qui n’existent plus en tant que sujet d’attention mais subsistent en tant qu’objet dans leur matérialité essentielle. La peintre cherche à les révéler, comme un archéologue le ferait en constituant un atlas entre mémoire virtuelle et psychique.
Pour collecter ces images pauvres, elle répète le même processus : une dérive sur internet par association d’images similaires. Peindre ces images lui permet de créer un nouveau type d’attention autour d’elles, de ralentir leurs réceptions.
La peinture de Louise Belin est là, à la marge, dans cet entre-deux, aux confins de la mémoire et de l’oubli, dans une lisière plastique où le sujet depuis longtemps disparu laisse place à une nouvelle existence.
Crédit texte : Elisa Farran