Quelques secondes : c’est le temps suffisant pour qu’une intelligence artificielle génère une image. Face à ce nouvel outil qui bouleverse les règles du jeu en nous poussant à questionner la fonction et le statut des visuels qu’un artiste crée, Lucie Bretonneau prend le contrepied d’un rapport au temps accéléré.
Entièrement réalisés au crayon sur papier, ses dessins sont la trace d’un intérêt particulier pour la couleur qu’elle utilise pour souligner la lumière qui traverse ses paysages immersifs.
Pensées comme des trouées dans l’espace, les images qu’elle compose sont des ouvertures : un ciel, un feu, un champ, tous sont issus d’un même geste répété et d’un protocole en mouvement.
Entre intérieur et extérieur, dans nos habitats comme dans nos êtres, c’est finalement la notion de seuil et son ambiguïté que Lucie questionne : quelles sont les limites de notre intimité et quelle place laissons-nous à nos envies d’ailleurs?