Dans les récits visuels que je construis avec mes photographies et mes films, il est question principalement de sujets féminins incarnant l’attente de l’autre. Dans les espaces où le temps est comme suspendu, ces derniers font face à l’isolement qui leur procure, dans un premier moment, une sensation de réconfort. Le choix des personnes représentées dépend de la proximité psychique qui existe entre eux et moi, malgré la distance induite par l’utilisation de l’objectif. Ce processus créatif peut être rapproché de la délicatesse, de la sensibilité à la lumière de la pellicule argentique qui impose un traitement particulier de l’image. Le choix des endroits que j’évoque est inspiré par le fonctionnement de la mémoire qui est associative. Photographier le dehors est pour moi un acte fondé sur la faculté du corps à exprimer l’indicible qui doit être tiré de l’oubli. Le sens de ce qui est vu, le spectateur a à le construire.