Au croisement où les images naissent et disparaissent, au rythme de déambulations nocturnes, mon regard se cultive et trouve un élan. C’est au travers de processus de traductions – transformant le réel en données numériques, la vidéo en dessin, le souvenir en peinture… – que je tente de mettre à jour des réserves ; entendues à la fois comme vocabulaire technique et pictural, mais aussi comme l’idée de zones tendues, entre potentiel inexploité et submersion.
La nuit urbaine incarne l’une de ces zones : tendue par des logiques de saturation du temps et de l’espace alimentées par la logique 24/7, qui tentent de déborder sur une phénoménologie obscure et sur la cohérence, cyclique, du temps. Emanciper la nuit comme une alternative à la ville, où celle-ci ne serait plus l’outil d’une organisation marchande, mais d’une recherche de poésie, de narrations éventuelles. Une réserve potentielle de temps pour soi, comme de temps commun.
Grain Blanc, 2024, Mine de plomb sur papier, 29,7 x 21 cm
Sodium, 2023, huile sur bois, 2 peintures 125 x 60 cm, 2 peintures 180 x 122 cm